Le fils de Corneille et Sofia, Merik, cinq ans, est un grand garçon maintenant. Il vient non seulement de faire son entrée à la maternelle, mais il sera aussi grand frère dans quelques mois. En effet, ses parents se préparent à l’arrivée de leur deuxième enfant, une fille qui s’appellera Mila !
Corneille, était-ce un souhait d’avoir deux enfants?
Oui, c’était notre idéal. Quand nous nous sommes mariés, nous savions
que nous voulions avoir des enfants. Quand Sofia est tombée enceinte de Merik, nous étions aux anges et, en le voyant grandir, nous avons pensé que ce serait bien d’agrandir la famille. Il fallait seulement trouver le bon moment. Maintenant que notre garçon va à l’école, le timing est bon.
que nous voulions avoir des enfants. Quand Sofia est tombée enceinte de Merik, nous étions aux anges et, en le voyant grandir, nous avons pensé que ce serait bien d’agrandir la famille. Il fallait seulement trouver le bon moment. Maintenant que notre garçon va à l’école, le timing est bon.
Qu’est-ce que la paternité a changé chez toi?
Même si c’est cliché, j’ai envie de dire que ça tout changé. Quand ton enfant a besoin de toi, tu ne penses pas à l’effort qu’il faut fournir pour subvenir à ses besoins, tu agis instinctivement. De vivre l’amour paternel et ce don de soi spontané m’a ouvert le cœur complètement. D’ailleurs, j’ai un rapport beaucoup plus sain avec mon métier depuis la naissance de mon fils, parce que mes priorités sont claires.
Crois-tu transmettre à ton fils l’éducation et l’héritage culturel que t’ont légués tes parents?
Quand Merik est né, je lui fredonnais des pièces de Nat King Cole et de Louis Armstrong pour l’endormir. Je lui jouais aussi du Wagner, du Vivaldi ou du Mozart, parce que mon père écoutait cette musique. Je suis comme le «véhicule» qui permet de créer ce lien entre mon fils et son grand-père.
Sofia, comment Merik a-t-il réagi à l’annonce de ta grossesse?
Il était super content ! Avant de savoir que je portais une fille, nous appelions le bébé Jelly Bean, et c’est resté : quand il venait «parler à mon ventre», il l’appelait comme ça. Et quand nous avons su que c’était une fille — Merik a assisté à l’échographie —, il a commencé à l’appeler par le prénom que nous avons choisi : Mila.
Est-il est excité à l’idée d’avoir une petite soeur?
Oui ! Merik a insisté pour acheter la première poupée de sa petite sœur.
Corneille : Il l’a choisie lui-même et il a tenu à ce que le nom de Mila soit brodé sur la poupée ; il surveillait le tout. Il se sent déjà très responsable de sa petite sœur.
Corneille : Il l’a choisie lui-même et il a tenu à ce que le nom de Mila soit brodé sur la poupée ; il surveillait le tout. Il se sent déjà très responsable de sa petite sœur.
Avez-vous commencé à préparer la chambre de votre fille ?
Corneille : Oui. Nous nous y sommes pris à l’avance ce coup-ci, et elle est presque prête !
Sofia : Je me fatigue plus rapidement qu’à ma première grossesse. Quand j’attendais Merik, j’avais beaucoup d’énergie ; j’ai dû prendre l’avion au moins une douzaine de fois. Là, le contexte est
différent : nous avons un petit garçon très énergique, qui court partout et qui nous réveille le matin.
Sofia : Je me fatigue plus rapidement qu’à ma première grossesse. Quand j’attendais Merik, j’avais beaucoup d’énergie ; j’ai dû prendre l’avion au moins une douzaine de fois. Là, le contexte est
différent : nous avons un petit garçon très énergique, qui court partout et qui nous réveille le matin.
Comment Merik était-il lors de sa rentrée scolaire ?
Il est à la maternelle, et il était déjà excité de faire des devoirs !
Corneille : À trois ans, il voulait connaître tous les pays du monde et leurs drapeaux et... il les connaît ! Merik est curieux, comme mon petit frère, qui voulait tout savoir sur tout et qui lisait énormément. À cinq ans, moi, je n’étais pas aussi intéressé que l’est mon fils.
Sofia : Il est vrai qu’il est exposé à beaucoup de choses différentes, parce qu’il a plusieurs origines et que nous voyageons beaucoup. Corneille et moi parlons plusieurs langues, mais lui, il veut parler français. C’est très bien, car nous pourrons continuer à parler dans une autre langue quand nous ne voudrons pas qu’il comprenne...
Corneille : Mais j’ai bien peur que ça ne dure pas longtemps. Il va sans doute apprendre l’anglais sans nous le dire...
Corneille : À trois ans, il voulait connaître tous les pays du monde et leurs drapeaux et... il les connaît ! Merik est curieux, comme mon petit frère, qui voulait tout savoir sur tout et qui lisait énormément. À cinq ans, moi, je n’étais pas aussi intéressé que l’est mon fils.
Sofia : Il est vrai qu’il est exposé à beaucoup de choses différentes, parce qu’il a plusieurs origines et que nous voyageons beaucoup. Corneille et moi parlons plusieurs langues, mais lui, il veut parler français. C’est très bien, car nous pourrons continuer à parler dans une autre langue quand nous ne voudrons pas qu’il comprenne...
Corneille : Mais j’ai bien peur que ça ne dure pas longtemps. Il va sans doute apprendre l’anglais sans nous le dire...
Sofia, comment ta famille réagit-elle à l’annonce de cet heureux événement?
C’est un peu la folie... Merik est très gâté, ce qui me donne une bonne idée de ce que ce sera avec la petite. Mes parents lui ont déjà acheté des choses ! Tout le monde est hypercontent, d’autant plus que Corneille et moi sommes les seuls à avoir des enfants. Nous voyons la famille tous les week-ends. Nous allons souvent chez ma maman le dimanche, et mon père assiste religieusement
aux matchs de soccer de notre fils.
aux matchs de soccer de notre fils.
Vous avez célébré vos neuf ans de mariage le 9 septembre. Quel bilan en faites-vous ?
Corneille : Je n’ai pas vu le temps passer, surtout depuis la naissance de Merik. Son développement est en quelque sorte notre baromètre du temps qui passe, et il change tellement vite ! Mais le plus extraordinaire, c’est que Sofia et moi éprouvons encore les mêmes sentiments qu’au début de notre relation. Nous avons tant de choses à vivre ensemble, tant de projets. Nous vieillissons, mais nous avons l’impression que notre couple, lui, ne vieillit pas. Nos vécus respectifs sont parsemés de similitudes et nous ont rapprochés. Sofia raconte souvent qu’à 16 ans, quand elle vivait en Argentine, elle avait confié à son père qu’elle avait rêvé qu’elle épousait un Noir. Moi, à ce moment-là, j’avais 17 ans et je sortais du Rwanda, en étant convaincu qu’une nouvelle vie m’attendait, au-delà de l’espoir de survivre.
Sofia : Après neuf ans, la passion est encore bien vivante. Nous nous voyons grandir et évoluer. Corneille est si beau dans sa relation avec son fils, et je le redécouvre là-dedans. Et puis la sagesse fait son œuvre: nous changeons, nous vieillissions et nous laissons aller les choses moins importantes. Corneille et moi aimons passer du temps ensemble. Il n’y a rien de comparable à ça.
À quoi attribuez-vous la longévité de votre couple ?
Sofia : Il ne faut pas avoir peur de s’investir, même dans les zones d’inconfort. À long terme, ça vaut la peine. Nous avons passé à travers des moments très difficiles. Nous avons travaillé sur nos insécurités et nos peurs. Nous avons pris le temps de faire face aux situations et de les régler pour éviter qu’elles traînent et prennent des proportions démesurées. C’est pourquoi nous nous aimons et nous redécouvrons constamment.
Corneille : Il n’y a pas de formule magique pour qu’une relation dure, mais il faut que le couple passe avant toute chose. Très tôt, nous nous sommes dit que nous n’allions jamais nous séparer plus de 10 jours. J’ai dû travailler sur moi-même pour être heureux avec la femme de mes rêves. Si on veut vraiment réussir en tant que couple, il faut accepter les difficultés, parce qu’elles sont inévitables, de toute façon, et parce que c’est à travers elles qu’on grandit.
Corneille : Il n’y a pas de formule magique pour qu’une relation dure, mais il faut que le couple passe avant toute chose. Très tôt, nous nous sommes dit que nous n’allions jamais nous séparer plus de 10 jours. J’ai dû travailler sur moi-même pour être heureux avec la femme de mes rêves. Si on veut vraiment réussir en tant que couple, il faut accepter les difficultés, parce qu’elles sont inévitables, de toute façon, et parce que c’est à travers elles qu’on grandit.
Source : 7 jours, n° du 18 septembre 2015