Le chanteur québécois, en tournée en France, évoque sa reconstruction après le génocide rwandais qui a décimé sa famille.
Il a baptisé son dernier album « Entre Nord et Sud ». A l'image de son histoire. Corneille, venu du Sud, installé au Nord, Africain, survivant du génocide rwandais, devenu artiste au Québec et star en France, où il est en tournée, notamment le demain (19 mars 2014) à Paris à la Cigale.
« Je suis le fruit de ce métissage. Je ne suis pas plus d'un endroit que d'un autre. J'ai grandi en Afrique, et là-bas l'Occident me faisait rêver par sa musique, son cinéma, qui ont construit mon rêve. »
Il y a d'abord eu le cauchemar, le massacre de sa famille en 1994, lors de la guerre au Rwanda. Corneille a 17 ans, se cache derrière un canapé et est sauvé grâce à une coupure d'électricité. L'horreur l'a longtemps poursuivi malgré son visage serein, son discours apaisé, son triomphe avec un premier tube, « Parce qu'on vient de loin », en 2003. « Quand j'ai commencé à avoir du succès, on n'osait pas me chambrer parce que j'avais vécu l'enfer. Avec la notoriété, je ne pouvais être que dans une posture de réconciliation avec mon pays. Car si j'exprimais ma colère, elle aurait pu être sujette à interprétation. Alors je ne parlais pas de moi, mais du Rwanda de l'après-génocide. »
Aujourd'hui, Corneille peut dissocier les bons et les mauvais souvenirs. « Avant, je mélangeais tout. J'apprends à relativiser. Il y a eu trois mois d'enfer et des années de bons moments à retenir et à partager avec mon fils Merik, qui a 4 ans et peut montrer le Rwanda sur une carte. »
Cette paternité a changé l'artiste, désormais libéré musicalement et personnellement. « Le succès était là pour combler les carences affectives. Quand on fait ce métier à fond, on fuit quelque chose. Moi, c'était mon passé. La notoriété ne guérit pas. C'est le chemin personnel et intime que l'on fait qui guérit. Aujourd'hui, j'ose davantage, je suis plus serein. Et certes, j'ai moins de succès qu'avant mais je ne cours plus après. »
Il y a d'abord eu le cauchemar, le massacre de sa famille en 1994, lors de la guerre au Rwanda. Corneille a 17 ans, se cache derrière un canapé et est sauvé grâce à une coupure d'électricité. L'horreur l'a longtemps poursuivi malgré son visage serein, son discours apaisé, son triomphe avec un premier tube, « Parce qu'on vient de loin », en 2003. « Quand j'ai commencé à avoir du succès, on n'osait pas me chambrer parce que j'avais vécu l'enfer. Avec la notoriété, je ne pouvais être que dans une posture de réconciliation avec mon pays. Car si j'exprimais ma colère, elle aurait pu être sujette à interprétation. Alors je ne parlais pas de moi, mais du Rwanda de l'après-génocide. »
Aujourd'hui, Corneille peut dissocier les bons et les mauvais souvenirs. « Avant, je mélangeais tout. J'apprends à relativiser. Il y a eu trois mois d'enfer et des années de bons moments à retenir et à partager avec mon fils Merik, qui a 4 ans et peut montrer le Rwanda sur une carte. »
Cette paternité a changé l'artiste, désormais libéré musicalement et personnellement. « Le succès était là pour combler les carences affectives. Quand on fait ce métier à fond, on fuit quelque chose. Moi, c'était mon passé. La notoriété ne guérit pas. C'est le chemin personnel et intime que l'on fait qui guérit. Aujourd'hui, j'ose davantage, je suis plus serein. Et certes, j'ai moins de succès qu'avant mais je ne cours plus après. »
Source : Le Parisien