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Danse avec les Stars Forever Gentlemen Corneille écrit son autobiographie Entre Nord et Sud Wine and Bubble

26 novembre 2013

Corneille pour JustMusic.fr || Entre Nord et Sud

Corneille vient de sortir son nouvel album « Entre Nord et Sud » et il nous a donné rendez-vous dans un café parisien « Chez Justine » pour nous en parler.

JustMusic.fr : Ton précédent album « Les inséparables » a rencontré un énorme succès, peux-tu me faire un petit bilan ?
Corneille : C’est un album que j’ai défendu sur deux fronts, il y a eu le succès des titres autant sur disque qu’en radio. J’ai pu faire mon retour dans les oreilles des gens on va dire, car ça faisait un petit moment que je n’avais pas eu de succès radio. Cela a contribué fortement aux ventes du disque. Le second front a été la scène, car cette tournée a été les retrouvailles avec mon public. Je dirais que le bilan est que c’était un premier pas dans une nouvelle phase de ma carrière. Mes deux premiers albums ont rencontré le succès, les deux d’après dont un en anglais ont un peu moins marché et puis j’ai fait une pause.  « Les inséparables » est l’album de mon retour ainsi que celui des retrouvailles. Quoi qu’il arrive avec ce nouvel album et les prochains, je pense que tous mes succès futurs auront énormément à voir avec cet opus.

JustMusic.fr : T’attendais-tu à ce succès, vu que les deux précédents « The Birth of Cornellius » et « Sans Titre », ont effectivement beaucoup moins marché ?
Corneille : Je ne m’attendais pas à ce que le public soit présent  pour l’album « Les inséparables », mais je l’espérais. J’ai essayé de faire le meilleur disque possible et c’est ce que je fais à chaque fois. Tout le reste, que ce soit les passages radio ou à la télé, la réaction du public… toutes ces choses sont hors de mon contrôle. Finalement le seul contrôle qui me reste est celui de la création et ce que je fais de l’interprétation de cette création que je fais sur scène. Je ne m’attendais à rien, mais j’espérais beaucoup (sourire).

JustMusic.fr : Donc ton nouvel album « Entre Nord et Sud » vient de sortir, peux-tu m’expliquer le titre ?
Corneille : C’est un petit peu ma situation, car c’est là où se situe mon identité. Et cet album l’illustre très bien que ce soit au niveau des thèmes, des textes ou des sons. J’essaye toujours de trouver un parfait équilibre entre les sonorités africaines qui étaient omniprésentes quand j’étais gamin au Rwanda en Afrique, et qui le sont toujours dans ma conscience aujourd’hui. Je le fais mais toujours sur un lit de hip hop et de R’n’B, ce qui reste très afro-américain. Plus j’avance dans ma carrière et plus je me rends compte que je ne peux pas vivre sans ça, il y aura toujours quoi que je fasse un peu d’Afrique ainsi qu’un peu de hip hop et de R’n’B. Cela se confirme et ça devient très clair sur ce nouvel album. 

JustMusic.fr : Est-ce pour cette raison que tu dis que ce disque est un nouveau départ ?
Corneille : Le nouveau départ c’était « Les inséparables », « Entre Nord et Sud » en est la suite et confirme ce nouveau départ. J’avais un pas dans l’avenir avec le précédent album, et maintenant j’en ai un autre.

JustMusic.fr : On retrouve de nombreux featurings dans cet album, est-ce que tu peux m’expliquer ces choix de collaborations ?

JustMusic.fr : « Tu mérites mieux » avec Gage :
Corneille : J’avais écrit et composé pour le premier album de Gage et ce duo marque nos retrouvailles. C’est un pote de très longue date et ça faisait un moment qu’on ne s’était pas vus. Ce duo s’est fait grâce à des fans que nous avons en commun. Ils voulaient tous qu’on retravaille ensemble, et la vie a fait qu’on s’est retrouvés, alors très spontanément je lui ai envoyé la chanson qui était déjà sur l’album mais que je chantais seul. Il a tout de suite aimé le morceau et on s’est retrouvés à Paris en studio pour enregistrer comme au bon vieux temps.

JustMusic.fr : « Nostalgie » avec Ice Prince :
Ice Prince est un des artistes phare de l’afro beat en ce moment et il vient de gagner le BET Awards 2013 du meilleur artiste international. Il fait partie de cette école de jeunes rappeurs qui sont un peu les héritiers de Fela, et j’en suis fan ! L’afro beat c’est un amalgame de hip hop très moderne et de sonorités de Fela… J’ai commencé à bosser avec des réalisateurs américains qui vivent à Londres et nos envies se sont croisées. Ils m’ont fait un son, j’ai fait la mélodie et le texte. Ils m’ont proposé de travailler avec Ice Prince et comme je recherchais quelqu’un comme lui, j’ai accepté car il était vraiment parfait pour ce titre-là.

JustMusic.fr : « Au bord du lac » avec Nadja :
Corneille : Nadja est une chanteuse canadienne dont je suis fan, elle a pure voix et elle est très connue au Québec. C’était aussi une idée qui trainait depuis longtemps, mais il fallait juste trouver le titre. J’ai écris cette album avec mon épouse et elle m’a parlé du train qui a explosé dans une petite ville du Québec le Lac-Mégantic. Sofia m’a dit que c’était de ce thème-là qu’on devait parler et on s’est mis à écrire dans la foulée. Nadja est venue en studio et dès les premières prises elle le chantait avec tellement de justesse que je n’étais plus sûr de vouloir m’y coller. C’était tellement beau que je voulais qu’elle le garde pour elle, mais elle a tenue que je chante et c’est devenu un duo.

JustMusic.fr : « Ego » avec Youssoupha :
Corneille : Avec Youssoupha, tout a commencé avec  « Histoires vraies », et cette rencontre a été tellement forte tant artistiquement qu’humainement, qu’il était évident qu’on refasse un titre ensemble. Une fois l’instru de « Ego » finie, je l’entendais déjà et je savais que c’était lui qui allait chanter avec moi. C’est bizarre de s’adresser  à son ego et si ce n’est pas bien traité ça peut être abstrait.  Je ne voyais que lui pour servir le titre et il a fait d’après moi, un des meilleurs couplets que j’ai entendus dans le rap français, et je le remercie. 

JustMusic.fr : « Sans raccourcis » avec Kery James :
Corneille : Kery James c’était la suite de « A l’horizon », un titre que ma fan base a beaucoup aimé. Ce n’est pas un hasard s’il est encore là après toutes ces années. Il a des valeurs et des principes tellement forts que c’était un honneur qu’il m’invite sur ce morceau. Le thème de « Sans raccourcis » correspondait totalement à Kery James, le fait d’aller jusqu’au bout de ses principes et de ce à quoi on croit. D’éviter les raccourcis sans opportunisme, d’y aller jusqu’au bout quitte à se planter plusieurs fois et se relever. Je l’ai donc invité aussi naturellement qu’il l’a fait pour le sien.

JustMusic.fr : On retrouve différents styles sur cet album, il y a même de l’électro et du reggae. Comment qualifierais-tu cet album ?
Corneille : L’électro pour le titre « Le paradis » est une parenthèse, mais pour tout le reste ça reste comme le dit le titre « Entre Nord et Sud ». Il y a du hip hop de par mes invités et la production, celui que j’ai toujours aimé et que j’aime toujours. Il y a aussi du R’n’B dans ma façon de poser et mes harmonies vocales. L’Afrique est aussi très présente, et ce qui fait l’album est le mariage entre la culture hip hop – R’n’B très afro américaine et les influences africaines plus ou moins subtiles sur certains titres. On retrouve aussi un peu d’afro caribéen mais produit dans un son urbain – pop occidental. Le côté électro est pour le titre « Le paradis » et j’ai d’ailleurs fait une version piano – voix qui va mieux avec le reste de l’album.

JustMusic.fr : Dans le titre « Fais-moi la paix » tu dis qu’il n’est jamais trop tard pour pardonner. Le pardon est-il le secret du bonheur ?
Corneille : Je ne dirais pas que c’est le secret car s’il n’y en avait qu’un ce serait trop facile (sourire). Je pense que le pardon de soi est une des clés principales du bonheur.

JustMusic.fr : Il y a aussi la chanson « Nostalgie », es-tu nostalgique de tes débuts ?
Corneille : Je le suis un tout petit peu de mes débuts, mais je le suis surtout d’une partie de mon enfance, de l’Afrique et du Rwanda où j’ai grandi. Je ne suis pas passéiste donc ça reste de la nostalgie, c’est une tendresse que j’ai pour une partie de mon passé et que j’exprime en chanson et en musique. 

JustMusic.fr : En parlant de passé, peux-tu me dire quelques mots sur tes anciens albums ? 
JustMusic.fr : « Parce qu’on vient de loin » 2002 :
Corneille : C’est l’album de toute une vie car c’est mon premier et un premier album on ne le refait jamais.

JustMusic.fr : « Les marchands de rêves » 2005 :
Corneille : C’était l’album de la reconnaissance, il est arrivé après un très gros succès et je me suis senti redevable à ceux qui en avaient fait un succès.

JustMusic.fr : « The birth of Cornélius » 2007 :
Corneille : C’était l’album de la délivrance car j’avais envie de me libérer d’un certain nombres de choses et j’avais aussi surtout envie de faire ce dont j’avais envie depuis toujours, faire un album dans la langue qui m’a éduqué musicalement.

JustMusic.fr : En referas-tu d’autres en anglais ?
Corneille : Sûrement mais je ne sais pas encore quand.

JustMusic.fr : « Sans titres » 2009 :
Corneille : Comme le dit le titre c’est l’album de la remise en question, des constats… mieux que ça je dirais que c’était l’album de l’audace.

JustMusic.fr : On te retrouve aussi sur d’autres projets à succès comme « Génération Goldman 1 et 2 » et « Forever Gentlemen ». Pourquoi selon-toi ces albums de reprises fonctionnent autant ?
Corneille : Justement on en parlait (sourire), je pense que tout le monde est nostalgique et c’est pour ça que les reprises marchent. Elles ramènent beaucoup de gens dans des époques très précises de leur vie, où elle était peut-être plus légère ou meilleure. Des vies moins chargées de responsabilités et de pressions. Le son est très fort pour ça et éveille la mémoire d’une façon incroyable. Par exemple, une musique sur laquelle on a eu son premier baiser, elle nous marque à vie. Les gens qui sont fans de Jean-Jacques Goldman qui est un monument de la chanson française, et qui n’a rien fait depuis très longtemps sont ravis d’entendre ses titres interprétés par d’autres artistes. Vu qu’on ne sait pas s’il refera quelque chose, ces reprises fonctionnent forcément. En France il y a cette particularité de la chanson d’il y a 20 ans, qui arrive à être transmise aux plus jeunes. Quand M. Pokora et Tal interprètent un titre de Goldman que les parents connaissent par cœur, les fans vont évidemment s’y intéresser sans se dire que c’est une vieille chanson. L’idée était brillante mais on ne pouvait pas prévoir un aussi grand carton. Pour « Forever Gentlemen » c’est pareil et en plus il y a le côté esthétique où les garçons portent des costumes et les filles des robes de soirée. Les années 50 c’étaient la légèreté et les gens en ont besoin aujourd’hui. Ils sont un peu grisés et ils ont besoin de ça.

JustMusic.fr : Tu repartiras en tournée en 2014, quels souvenirs gardes-tu de ton Olympia le 21 novembre 2012 ?
Corneille : C’était une grande date car le dernier Olympia que j’avais fait datait de 2006. Il y a quelque chose avec cette salle qui confirme  un certain succès. Faire son premier Olympia n’est pas le plus difficile, car le plus dur est d’y revenir. Je l’ai vécu comme un super cadeau que le public me faisait. C’était une super date et c’était très émouvant.

JustMusic.fr : As-tu encore le trac avant de monter sur scène ?
Corneille : Il y a forcément une petite nervosité car je veux bien faire, mais je ne suis pas quelqu’un d’angoissé. Je ne flippe pas avant de monter sur scène, j’ai juste hâte d’y être. Généralement on sait que ça va bien se passer car les gens sont là pour me voir et non me lapider et ça c’est rassurant (sourire). Il y a des publics plus faciles que d’autres, mais j’ai fait tellement de scènes que je sais comment gérer les gens qui sont moins chauds au départ. Mais au final ça se termine toujours bien, heureusement (sourire).

JustMusic.fr : As-tu des rituels ?
Corneille : (rires) Sur la dernière tournée on faisait quelque chose de vraiment stupide avec mes musiciens. On se mettait en cercle, on mettait nos mains et on devait trouver la rime la plus stupide qui allait avec le nom de la ville. On a pris l’habitude de faire ça (sourire). 

JustMusic.fr : Pour finir as-tu un message à passer à ton public qui te suit depuis toutes ces années ?
Corneille : Merci pour m’avoir soutenu au début et de m’avoir permis de faire ce que j’avais besoin de faire. Que ce soit mon album en anglais, ou celui « Sans titres » qui était le plus audacieux de ma carrière, comme je te le disais tout à l’heure. J’avais besoin de les faire pour explorer d’autres choses et revenir à ce que je fais plus spontanément. Chaque album c’est toujours comme si on allait dans un labo pour faire des expériences, et à un moment donné on est content car sa formule a marché. J’ai expérimenté et aujourd’hui je me sens très bien. Je me suis dit qu’on avait droit de le faire et qu’on n’était pas prisonnier de quelque chose. Je tenais à remercier le public de m’avoir permis de réaliser tout ça et de revenir aujourd’hui (sourire).

Source : justmusic.fr
 
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