CLIQUEZ SUR LA PHOTO POUR ÉCOUTER L'INTERVIEW |
Le Québec, longtemps frileux en
ce qui concerne la musique urbaine, s'est ouvert au hip-hop ces
dernières années, mais le rhythm and blues (R'n'B) en français demeure marginal,
voir boudé. Patrick Masbourian en parle avec deux
auteurs-compositeurs-interprètes virtuoses du R'n'B, Corneille et Marco
Volcy.
Survivant du génocide rwandais dans les années 1990, Corneille est arrivé à Montréal en 1997. Il a d'abord fondé le trio R'n'B O.N.E. avec deux amis. En 2001, il s'est lancé dans une carrière solo qui lui a permis de multiplier les allers-retours entre la France et le Québec. Il vient de lancer son sixième album, Entre nord et sud.
Marco Volcy, de qui on a parlé dans notre émission pour son engagement envers les jeunes Autochtones du Nord québécois, évolue dans le milieu musical depuis une quinzaine d'années. Longtemps resté à l'arrière-scène en tant que musicien ou réalisateur, Marco Volcy fait aussi une carrière solo et présente un R'n'B francophone très inspiré de la pop américaine et de la musique antillaise.
Après plus de 15 ans de travail et de difficultés à se faire reconnaître, tous deux sont persuadés qu'il existe un public pour cette musique. Ils s'interrogent sur les obstacles reliés à la diffusion de la musique R'n'B au Québec.
Pour Corneille, chez les anglophones, « ce qui vient nous chercher d'abord, c'est le groove, le rythme, la mélodie, la forme, l'esthétique; le fond nous importe peu, alors qu'en français, si le texte n'est pas soigné, si le fond est bidon, si le fond est léger, ça ne passe pas ». Il faut donc toujours trouver l'équilibre entre les codes esthétiques propres au R'n'B et une langue soignée. « Tout le défi est là », lance Marco Volcy.
Source : radio-canada.ca